Le Zangbéto est une société de magie entourée d’un grand mystère. Il a le pouvoir de disparaître de
sous son masque ou de se transformer en divers objets de l’univers comme en un serpent, un coq,
une calebasse ou une chaise. Lors des cérémonies de magie, les zanvis, accompagnés des femmes
jouent et dansent. Afiavimag, a rencontré Mr Honffo Jean un adepte du vodoun Zangbéto, afin de
mieux comprendre les aspects du mystètere qui entoure cet univers magique. le Zangbéto vient de
« zan » qui signifie nuit et « gbéto » qui signifie chasseur. Littéralement il veut dire chasseur de
nuit. Porto-Novola capitale du Bénin est le fief des zangbétos.
Afiavi : Présentez-vous et dites-nous comment vous êtes venu dans le Zangbéto
Honffo Jean : Tout d’abord, je ne suis pas initié au Zangbéto. Sachez simplement que je suis né là-
dedans car mon père était un adepte du voudoun Zangbéto. Il m’a expliqué que c’est le Zangbéto qui
lui a apporté son bonheur durant toute sa vie. J’étais venu voir le Zangbéto et très jeune déjà j’étais
derrière lui lors des cérémonies où à l’aide du tam-tam j’introduisais l’arrivée de notre vodoun sur
scène. Le Zangbéto, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent contient beaucoup de
mythes, des choses que vous ne saurez comprendre tant que vous n’êtes initié vous-même. Chaque
famille adepte de ce vodoun focalise son intérêt sur quelque chose qui lui est cher et lui demande
d’exaucer sa prière. Mon père quant à lui s’est initié au Zangbéto car c’est ce dernier qui l’a délivré
d’un mal qu’il avait du reste beaucoup de difficultés à expliquer lui-même.
Afiavi : Par quel phénomène le cône arrive-t-il à bouger ? Qu’est-ce qui se cache là-dedans ? Et de
quoi est-il formé ?
Honffo Jean : Tout ce que je peux dire c’est que le cône est formé de paille, mais je ne peux vraiment
rien en dire de plus ; si je le faisais c’est comme si je vous dévoilais les secrets de temple. Sachez juste
que le Zangbéto est un vodoun qui assure la sécurité des populations la nuit et protège ses
adorateurs contre beaucoup de maux, contre les mauvais esprits, facilite la chance aux examens,
lutte contre la sorcellerie, etc.
Afiavi : Y a-t-il des grades dans le Zangbéto ? Où en êtes-vous ?
Honffo Jean : Je ne pourrais pas dire qu’il y a des grades ; mais quand on a grandi dans un couvent on
comprend beaucoup de choses ; et si déjà on peut communiquer avec le vodoun, on finit par
connaître bien de secrets.
Afiavi : Comment s’initie-t-on au Zangbéto ?
Honffo Jean : ça dépend d’une région à une autre. Nous posons beaucoup de questions à ceux qui
désirent s’initier car ils peuvent être juste des personnes curieuses à la quête du secret. Si on veut y
admettre quelqu’un nous consultons d’abord le « fâ » (c’est-à-dire l’oracle) pour savoir ce que les
dieux nous demandent. Le plus souvent ils exigent comme offrandes de l’huile rouge, du sel, du vin
de palme, de la farine de maïs, de la cola. Les initiateurs réclament pour eux une certaine somme
d’argent à répartir selon le désir ou la raison de la demande d’initiation.
Afiavi : Pourquoi le Zangbéto sort-il la nuit ?
Honffo Jean : Le Zangbéto sort accompagné de plusieurs adeptes pour assurer la protection du
vodoun afin de le motiver grâce à des paroles incantatoires. Il sort quand il y a une cérémonie ou une
manifestation comme, par exemple, un décès familial chez un membre des adeptes, ou tout le
temps que ceux-ci le désirent.
Afiavi : Un dernier mot peut-être pour ceux qui veulent pratiquer le Zangbéto ?
Honffo Jean : Je dirai que le Zangbéto est un vodoun qui n’arrête pas de faire du bien quand on croît
en lui, il peut faire des merveilles. Contrairement à ce que tout le monde pense, il sauve la vie à
beaucoup de personnes. Aujourd’hui encore il enrichit notre patrimoine culturel de par le monde
grâce aux nombreuses démonstrations et l’accueil qui lui est réservé par beaucoup de gens.
Propos recueillis par Soton Arnaud